Nyima Lhamo est la nièce de Trulku Tenzin Delek Rinpotché, mort sous la torture en juillet 2015, dans le Kham, à Chengdu. En 2016, elle est partie du Tibet, du comté de Lithang et est arrivée en Inde après un voyage de 18 jours. Depuis, elle a pu témoigner du cas de Tenzin Delek Rinpotché et de la situation au Tibet au Conseil des Droits de l'Homme à Genève ou à New-York auprès des
autorités américaines.
Mes plus sincères félicitations à vous, à tous les membres de SFT-France. Merci pour l'invitation à partager mes réflexions sur la situation des droits humains au Tibet. La politique chinoise pour le Tibet n'est pas différente que celle au Turkestan Oriental aujourd'hui. Le but est la totale élimination de l'identité nationale, de notre unique civilisation, incluant notre langue, notre culture, nos coutumes et une pratique et une étude appropriée de notre religion. L'enseignement du tibétain à l'école est en train d'être remplacé par le chinois même au primaire. Les enseignants et les parents ont été arrêtés soit pour ne pas s'être soumis à ces ordres soit pour avoir résister à ces politiques horribles. Ils sont souvent accusés de saper l'autorité de l'Etat et sont juger pour des longues peines. IL y a de lourdes restrictions pour les aspirants moines et nonnes dans les monastères. La possession d'une image du Dalaï-Lama est illégal et est punie de longues peines de prison. Toute implication de la communauté internationale peut faire la différence pour les gens qui languissent dans les prisons chinoises. Parfois, une peine de mort est transformée en longue peine de prison « seulement » à cause d'une pression forte de la communauté internationale, c'est le cas de mon vieil oncle Tenzin Delek Rinpotche. 7 avril 2002 : il est arrêté sur des charges montées de toutes pièces et condamné à mort en décembre 2002, avec son assistant de 28 ans Lobsang Dhondup. Lobsang fût exécuté presque immédiatement en janvier 2003. Les associations internationales de défense des droits humains et les experts de l'ONU ont protestés sur la situation déteriorée de son cas. Il n'a pas eu un procès équitable et était maltraité en détention. Sa peine a été commuée en prison à vie le 26 janvier 2005. Il était évident que la pression des organisations de droits de l'homme ont eu un certain effet. Malheureusement, mon oncle est décédé le 12 juillet 2015 à la prison de Chengdu, à 65 ans. Nous pensons qu'il a été assassiné en prison par les autorités.
Il y a encore beaucoup de prisonniers qui restent dans les prisons chinoises juste parce qu'elles essaient de maintenir leurs valeurs
traditionnelles y compris enseignent leur langue à leurs enfants. Ils n'ont pas de moyens d'exprimer leurs peines, leur amertume.
Ainsi, vos efforts à leurs côtés renforce la sensibilisation sur la situation des droits humains au Tibet. Cela est très noble de votre part à tous, et je voulais vous exprimer ma gratitude. Merci !